L’informatique ambiante, et jusqu’au cou
Jean-Marc Manach
mardi à 08h01
Les ordinateurs du futur ressembleront-ils à des tasses de café, des mugs ou à des feuilles de papier synthétique ? Le concours Next-Gen PC Design, sponsorisé par Microsoft, propose aux internautes de départager, d’ici au 15 mars, une trentaine de visions de l’informatique du futur, vue du coté de ses interfaces.
Dans la foulée de la tablette transparente dont nous vous parlions récemment, TRVL est un PC portable translucide doté d’un système de navigation, d’un traducteur, d’un téléphone et d’une caméra, mais aussi d’une version numérisée de son passeport et de ses titres de transport, dans le but d’être l’outil électronique idéal et unique pour le voyage.
Pour en rester aux tablettes graphiques améliorées, on trouve aussi un papier électronique conçu pour favoriser le travail collaboratif, et deux projets à destination des enfants : WithUs voudrait ainsi d’aider les moins de 6 ans à interagir entre eux, partant du constat que les PC actuels remplacent plus qu’ils n’encouragent le contact humain.
I-grow (”je grandis“, en français) se propose quant à lui de suivre les enfants de leur naissance jusqu’à leur (pré)adolescence. L’objectif est de permettre aux parents de documenter les premiers mois de leurs bébés, puis d’aider ces derniers à jouer, apprendre, et communiquer avec les autres enfants… mais aussi de les habituer à la présence du logo Windows afin d’en ‘”implanter subtilement l’icône dans le marché” (sic).
Corps à coeur avec l’informatique ambiante
Si l’informatique ambiante a, par définition, vocation à se diluer dans l’environnement, certaines des interfaces proposées cherchent, par contre, à coller au corps, à l’image de deux bracelets multimédia à écrans tactiles, Info Live et FluxPC, qui réagissent à certains mouvements du poignet, et offrent la possibilité de se connecter aux périphériques environnants, mais aussi de les contrôler, du bout des doigts, et de meme que l’on se sert d’une souris pour naviguer avec le poignet, et pour cliquer avec les doigts. Objectif : centraliser la gestion de l’ensemble des terminaux multimédia, et en finir avec la profusion de télécommandes, de claviers, souris et autres écrans tactiles.
Marro, qui se présente comme un OS “live“, pousse la logique encore plus loin. Cette bague enregistre en effet tout ce que l’on fait “en cliquant là“. L’utilisateur est reconnu par ses empreintes digitales (afin de lutter contre les usurpations d’identité). Une fois son porteur identifié, Marro est censé l’aider à traiter le volume sans cesse croissant d’informations et de périphériques auquel il est confronté, et l’aide à contrôler ces terminaux de façon haptique, et donc à la force du poignet ou bien du bout des doigts, mais aussi, à la manière d’un moteur de recommandation culturel (et médical), à effectuer des choix. In fine, il s’agit même de lui offrir la possibilité d’”enregistrer sa vie“.
Mais l’innovation dont on parle le plus est Momenta, “le PC pour la vie“, qui se positionne lui aussi sur le créneau du “LifeLog“, du nom que l’on donne à ces systèmes qui ont pour objet de stocker tout ce que l’on fait dans la vie. Momenta se présente sous la forme d’un gros collier qui réagit aux émotions de celui ou celle qui le porte afin d’enregistrer ce qui fait battre son coeur, et donc aussi de documenter ce qui a pu lui faire peur, ou mal, qu’il s’agisse d’agression physique ou de problème de santé.
Lorsque la pression cardiaque s’intensifie, Momenta archive, en vidéo, les 5 minutes précédentes, et continue d’enregistrer jusqu’à ce que l’utilisateur y mette un terme. Un module WiFi lui permet de se connecter à l’internet, un micro-projecteur d’afficher un bureau virtuel que l’on peut contrôler par gestes interposés, et la surface Oled de ce “bijou” est personnalisable à l’envi.
Toutes ces innovations n’en sont encore bien évidemment qu’à l’état de concept. Mais les internautes ont déjà commencé à en imaginer certains usages, parfois détournés. Que se passerait-il ainsi si Momenta permettait de savoir pour qui le coeur de son conjoint bat réellement ? Et quid du côté paparazzi de toutes ces images d’agressions filmées du point de vue des victimes ?
Plus généralement, après les montres à nos poignets, et les téléphones dans nos poches, devrons-nous vraiment, promiscuité (sinon interdépendance) aidant, passer une super-télécommande au doigt, et être ainsi connecté jusqu’au cou ?
article de
internetactuil y a des concepts qui peuvent être très intéressant, mais il existe un nombre certain de déviances telles que surveillance non voulue, etc... De plus, si les marques commencent à faire de la publicité quasiment subliminale quant aux enfants, on peut se demander à quel stade cela va s'arrêter. Va-t-on vendre des lectures prénatales pour le foetus avec comme une bande-son répétant "Windows, Windows, Windows...."